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29 mai 2012 2 29 /05 /mai /2012 00:25

Après trois semaines d’attente, nous reprenons contact avec notre intermédiaire pour savoir si comme prévu le 1er ferry reliant Carthagène au Panama prendra la mer le 10 mai. Déception, cette première n’aura pas lieu au mois de mai, peut- être en juin… Devant une incertitude persistante nous devons prendre une décision, nous optons donc pour un passage en cargo roro. Cette solution, plus onéreuse a au moins le mérite d’être sûre. Ce cargo  transportera  notre camping car jusqu'à Colon au Panama. Nous réservons donc en dernière minute un emplacement pour un embarquement le 7 mai. Aidé par notre transitaire j’accompli toutes les formalités d’usage, celle-ci sont si fastidieuses qu’il serait quasi impossible  de les accomplir seul dans le délais qui nous est imparti. La fouille anti-narcotique m’oblige a vider aux trois-quarts le camping car sur le parking du port. L’employée semble mettre un excès de zèle, elle me demande d’ ouvrir le capot moteur afin d’inspecter l’huile moteur ??? Ayant anticipé la fouille, j’avais vidé une bonne partie de la soute mais il semble que ce ne soit pas suffisant elle me demande donc de vider les quelques caisses restantes afin de vérifier en détail le contenu. Puis un second contrôle est effectué par des chiens afin de trouver toute trace de drogue. Arrivé à 6H45 au port je n’en ressortirait qu’à 12H30. Cette fois tout est en règle et je laisse Guanaco sur le parking .


Lors de notre retour à Carthagène nous savions qu’ il nous faudrait trouver un moyen de transport pour rejoindre notre camping car au Panama. Nous avions alors deux choix possibles : soit rejoindre le Panama par avion soit tenter de trouver un voilier pour nous y emmener. Pour moi il n’y avait pas photo, il s’agissait là d’une occasion à ne pas louper et il est évident que la traversée en voilier nous apporterait un supplément d’aventure quand à  Stéphanie elle ne voulait pas en entendre parler !


Alors que nous  stationnons près du port, nous sommes accostés par Alain, un français expatrié et Carmen  sa compagne colombienne. Spontanément Alain me demande si nous avons besoin d’aide et du tac au tac je lui répond  que si il connait quelqu’un qui peux nous amener au Panama avec un voilier je suis intéressé. La conversation continue puis tranquillement Alain nous dit « je vais peut être pouvoir vous y emmener ! »

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Par chance, Alain  est un passionné de voile et il vit dans un voilier de 10 mètres qu’ il a construit lui-même. Carmen sa compagne vie à terre à Carthagène . Nous devrons patienter quatre jours avant d’embarquer et il nous faut trouver un logement puisque notre camping car est au port. Là encore Alain et Carmen font appellent à une connaissance et nous dénichent  une petite maison devant le port à un prix des plus compétitif. Nous voici donc redevenus sédentaires pour quelques jours , Khéo et Hugo apprécient ce nouvel espace de confort retrouvé, douche, tv, climatisation tout y est !IMGP6052.jpgIMGP6059.jpg


Alain est un vrai personnage. Au terme d’une carrière réussie au sein de la SNCF il a construit durant cinq ans son propre voilier. Certes celui-ci n’est plus aussi flambant que d’autres dans le port mais il n’en est pas moins efficace. Alain a 73 ans, il est d’une grande bonté et possède une véritable expérience de la mer. Jugez en vous-même :  6 transatlantiques et un passage du cap Horn. Aucun doute donc sur les compétences de notre capitaine !

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  Au mouillage depuis trop longtemps dans le port de Carthagène Alain  saisit, par notre rencontre, une occasion de reprendre la mer, son élément de prédilection. Il faut savoir que pour une telle traversée il faut compter au minimum 450 dollars par personne, Alain lui par simple générosité nous propose la traversée gracieusement et il n’en est pas à son coup d’essai puisqu’il avait déjà convoyé trois cyclistes ainsi qu’une autre famille de camping cariste. Une vraie leçon de vie !

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Nous faisons donc nos courses pour ces sept jours de mer et prenons place à bord. Intéressé mais novice par ce nouvel univers qu’est la voile j’ai le sentiment de vivre un rêve dans le rêve.


Hugo et Khéo partagence not mon enthousiasme tandis que Stéphanie accepte à contre cœur mais accorde sa confiance au capitaine.  Alain me sentant motivé accepte avec plaisir de me faire part de son expérience et me permet de manœuvrer à bord. C’est ainsi que je quitte la Colombie en barrant ce voiler avec grand plaisir.

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Peu à peu Carthagène s’éloigne et les premiers remous se font sentir. Stéphanie peu rassurée est la première à ressentir le mal de mer, Khéo ayant pris froid par l’excès de climatisation dans les super marché n’est lui non plus pas en grande forme.  La côte disparait et la nuit tombe, nous naviguons au pilote automatique dans un noir absolu. Puis la lune sort des nuages et éclaire notre route. Alain navigue à l’ancienne… c'est-à-dire sans radar et tout feu éteint !!!  je choisis de dormir sur le pont à la belle étoile. Quand je dis dormir, il ne s’agit de dormir que d’un œil. En effet le risque d’une éventuelle collision plane un peu dans mon esprit  et tout au long de la nuit je me réveille toutes les heures pour observer l’horizon. Le lever de soleil en pleine mer est un instant magique que je consomme sans modération. La deuxième journée en mer me permet de découvrir à mon tour (il n’y a pas de raison) les joies du mal de mer. Bien que les conditions météo soient calmes, le voilier oscille dans les trois dimensions de façon incessante et cette deuxième journée sera éprouvante pour les moussaillons que nous sommes. Alain, serein ne cesse de rassurer Stéphanie et est au petit soin pour nous.

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La nuit tombe et Hugo abandonne le poste de vigile de nuit, je suis donc seul à monter la garde. Seul, pas complètement, car, au moindre bruit anormal, Alain bondit du lit et monte sur le pont. A une heure du matin brusquement le vent change, Alain se réveille et me demande de l’aider à changer de phoque. Les voiliers modernes possèdent un enrouleur mais Alain lui procède à l’ancienne. Il nous faut dans un premier temps  changer de ris (réduire la grand voile) puis descendre le phoque pour le remplacer par un plus petit. Dans le noir complet avec une mer plus tourmentée notre homme a le geste sûr et je me sens en confiance. Dans l’action je perd définitivement mon mal de mer.


Le lendemain nous approchons de l’archipel des San Blas . Cet archipel est composé de trois cents ilots, la mer y est chaude et cristalline. Méfiance toutefois, ces ilots paradisiaques sont souvent entourés de récifs et nous ne tardons pas à découvrir les épaves de ceux qui s’y sont laissé piégés .

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Nous contemplons ces paysages fabuleux et plongeons dès que l’ancre est jetée. Arrivés à  Porvenir, nous accomplissons nos formalités d’entrée au Panama. Porvenir est une petite île servant de piste d’atterrissage pour les petits avions. La piste est actuellement en travaux et nous ne pouvons nous empêcher de ressentir la similitude avec la série télévisé « les têtes brulées ».

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Nous contournons Isla Grande et arrivons à Puerto Bello, ancien refuge de pirate. Petit port a l’abris avec des remparts et de nombreux canons afin de recevoir les invités indésirables. Ici s’achève notre voyage en voilier après environ 500 km en mer. Jusqu’au bout de la gentillesse Alain m’accompagne à Colon (ville à mauvaise réputation) effectuer les démarches nécessaires au retrait de notre camping car.

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L’expérience a été unique et m’a permis d’approcher un monde qui m’attirait depuis longtemps. Toute la famille a pu apprécier les qualités de cet homme marin assurément au grand cœur et qui n’a pas la langue dans sa poche. Merci à toi pour ce moment de vie ! (je sais qu’ il lira).

 

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commentaires

C
Bonjour la famille Mozet ! Nous sommes les français rencontrés à la laverie de Prince Rupert ! Vous vous souvenez ? nous avons fait connaissance entre le lavage couleurs 40° et le séchage !!! lol<br /> !!! Nous espérons que vous êtes bien arrivés en Alaska et que vous aimez ces endroits magiques autant que nous les avons aimés !<br /> Nous sommes bien rentrés en France, et avons repris notre routine (avec la tête encore tournée vers l'Alaska !) !<br /> Nous vous souhaitons une excellente suite de voyage ! Votre rencontre au détour du chemin a été pour nous un bien joli moment ! c'est bon de croiser la route de gens enthousiastes et courageux !<br /> Prenez soin de vous ! Cordialement ! Chantal et Yves Magnat
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S
BONNE ANNIVERSAIRE FLORENT,génial ce bout de trajet en voilier , "le réve dans le réve " vraiment la bonne formule,bisous a vous quatre ,and now,go to north young man , go to north .
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I
Coucou vous quatre, ne me dites pas que maintenant vous allez faire le tour du monde à la voile ! MDR.....<br /> Merci beaucoup pour toutes ces belles photos. En ce qui concerne Hugo et Khéo qu'ils ne s'inquiètent pas il n'y a pas grand chose de nouveau à la télé ! Quant à toi ma soeurette, tu as l'air un peu<br /> fatiguée, tu devrais penser à prendre un peu le soleil, histoire d'avoir de belles couleurs.....Non je plaisante.....<br /> Non Hugo c'est faux!!! Il y a plein de nouvelles séries à la télé ....<br /> Bisous la famille Mozet et à plus<br /> Isa et Seb
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C
Mais, Hugo où sont tes chaussettes??? L'exploit il est là!!!!!Allez j'rigole....Salut le (l')HUGO......à plus! Mamimad
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C
Bonjour les moussaillons; Quelle épopée que cette traversée!!! La 1ere photo montre des personnages semblant bien fatigués.... Les suivantes sont rassurantes!!! Tu es superbe<br /> Stéphanie,effectivement!!! La photo où Hugo et Khéo sont assis sur le ponton , regardant l'eau est jolie comme tout! Allez les nouveaux marins bonne continuation, belles aventures, à bientôt pour<br /> de nouvelles histoires. Bises à vous. maman, mamimad!!
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